introduction
Le projet Xanny développe un travail à la croisée de l’art, du collectif, et de la direction artistique. Une pratique où l’image n’est jamais gratuite, où chaque geste cherche à fissurer l’évidence. C’est un art de la faille, un art du trouble, qui mêle installations, vidéos, objets techniques, symboles politiques et dispositifs de narration critique.
Xanny, c’est une exploration des maux contemporains, une traversée des fractures de notre époque à travers différents prismes.
Nous abordons la violence sous toutes ses formes: physique, psychologique, économique, structurelle. Une violence sourde, enracinée, qui façonne les comportements et les désirs collectifs. La brutalité de ce siècle est au cœur de la démarche : elle est ce qui blesse, ce qui marque, ce qui conditionne.
Nous analysons les systèmes. Le pouvoir. Les idéologies. Les récits dominants. Comment l’image, la publicité, les algorithmes orientent nos idées, figent nos trajectoires. Comprendre leurs mécanismes, c’est déjà commencer à les déjouer. Ce n’est pas un refus du système, c’est une tentative d’en percer les codes pour les réinvestir autrement.
Nous parlons de travail, d’industrie, d’aliénation et de beauté. De cette frontière fine entre maîtrise technique et épuisement des corps. De la machine qui broie, mais aussi de celle qui, parfois, devient miroir.
Le monde ouvrier, la fabrication, l’automatisation, la main, l’erreur : tout cela est central dans ma recherche. Car les luttes de demain se joueront aussi dans les ateliers, les entrepôts, les chaînes et les systèmes industriels.
Comme directeur artistique, j’explore des formes de communication militante et populaire. Des esthétiques brutes, chargées, parfois provocantes, mais toujours pensées pour ouvrir des brèches.
Je cherche là encore à détourner les codes de la propagande pour en faire des outils d’émancipation : slogans retournés, symboles reconfigurés, images saturées de tension.
Xanny, c’est une manière de dire que l’art n’est pas là pour décorer, mais pour déranger, déplacer, réveiller. Un art qui regarde les douleurs contemporaines en face et qui, même dans la douleur, cherche encore la lumière.